Une branche des MONTLAUR
sur Montlaur en Val page d’histoire
et résultats d’une enquête sur place.
Vers 1254, la Reine Blanche de Castille étant décédée, Saint-Louis se hâta de rentrer en France.
En cette période, entre Narbonne et Carcassonne, on cherchait de nouveaux propriétaires pour les terres laissées vacantes par « les hérétiques ».
Divers habitants de Montlaur, se virent adjugé Le Pontil, Gavart, Matte, Laprade, Lauret ou La Mire, saint-Rome, Casalée ou les Casals, sous la tasque du neuvième des fruits du Roi et certaines censives. Roquenéguade fut donné à la famille Daban, avec d’autres biens situés à Labastide et à Villetritouls, ainsi que la Seigneurerie de Moux.
Cadoual, confisqué à Bernard de Montlaur fut donné aux frères Pons et Hugues de Castillon.
Pierre de Montlaur, faydit mais réconcilié, avait suivi Olivier de Termes à la Croisade. Peut-être put-il aborder le Roi au Camp de Sidon et le fléchir en faveur d’Aymeric, son fils.
Saint-Louis s’intéressa à cette période à la famille de Montlaur. Le Roi rendit la liberté à Aymeric, et lui rendit aussi le Seigneurerie de Montlaur.
Mais Saint-Louis se rendit compte très vite qu’Aymeric ne répondait pas à son attente et était plutôt du genre « agitateur ».
Il décida de le déplacer et il lui offrit la place de Brenac. Son offre fut acceptée, l’acte d’échange de Montlaur contre Brenac fut passé en décembre 1260 à Montréal (cet acte est intéressant par le fait qu’il donne pour la première fois les « confronts » de Montlaur à cette date). La confirmation de cet acte se fit en 1261, en la Chapelle royale de Saint-Blaise de la Cité de Carcassonne.
Il ne resta à Montlaur, que la branche cadette de Raymond de Montlaur dont la veuve Guerréjade, put jouir de quelques biens viagers. Leurs enfants restèrent, les uns sur place les autres se dispersèrent.
En 1270, un Guillerme de Montlaur est membre du conseil général des habitants de Narbonne et a son nom inscrit dans un acte de cette ville relatif à la traite des grains.
En 1275, Catherine de Montlaur est religieuse de Prouille.
En 1286, un autre Aymeric de Montlaur est moine de l’Abbaye de Lagrasse.
Vers l’an 1293, un Jean de Montlaur est syndic et procureur des habitants de Lagrasse.
A la même époque un Arnaud de Montlaur est commandeur des Templiers à Caignac.
En 1300, un (ou une) Magne de Montlaur est abbesse des Olieux (Ile Ste Lucie).
En 1398, encore un autre Aymeric de Montlaur occupa la même charge. (Ce qui laisse bien supposer que cette charge d’abbesse était remplie par un homme…) D’ailleurs, les documents indiquent qu’eux-mêmes y avaient été précédés par Géraud de Miramont en 1225 et Sicard de Miramond en 1255.
En 1309, un Jean de Montlaur est archidiacre de Maguelonne.
En 1321, un Jorniq de Montlaur est Commandeur à Condat.
En 1336, une Rixende de Montlaur est religieuse à Prouille.
L’autorité Royale entre temps n’était plus représentée par Saint-Louis mais par Philippe le Hardi, qui ne se pressa pas d’exécuter la sentence de 1215 ramenant Montlaur sous l’autorité de l’Abbaye de Lagrasse.
Une première fois elle inféoda Montlaur à Hébert de Médione (ou de Meung ?) pour sa vie seulement.
L’Abbé de Lagrasse qui, au lendemain de départ d’Aymeric, avait exigé l’hommage des habitants de Montlaur, ne manqua pas de protester et de réclamer son fief. Il fut convenu que l’Abbé paierait en une fois la somme de 300 livres et que le fief lui reviendrait une fois Hébert mort… Ce fut une autre déception pour lui !
Un autre Chevalier, et cette fois bien plus méritant, demanda récompense et Montlaur lui fut donné en 1285.
L’acte de cette donation fait remarquer que Simon de Melun, car il s’agit de lui, avait deux vassaux : Raymond Alban (ou DABAN) à Roquenegade, et Raymons CABON (ou CAPBON, damoiseau à Donneuve). Entre les deux, l’identité du prénom semble révèler une parenté peut-être…
Simon de Melun et sa femme Marie gouvernèrent bien, ils affranchirent la commune et l’organisèrent, ils se firent aimer et même regrettés…
Que se passa-t-il alors ?
Auger de Gaugens, Abbé de Lagrasse tenta un très gros effort financier et offrit à Simon de Melun pour son désistement la forte somme de 4500 livres.
Simon de Melun pour le somme d’argent, mais peut-être aussi par remords de conscience, en raison du bon droit de l’Abbé, se laissa gagner et consentit à la vente en 1290. Le Roi Philippe le Hardi ratifia ce contrat dans l’année même.
Simon de Melun avait cependant dans cet acte de vente avait réservé les droits de Bernard de Capendu et ceux du Roi. Pour lui-même il s’était réservé, songeant sans doute à de possibles combats futurs, le droit de lever milice dans le pays.
Les droits de Roi n’étaient pas perdu, Phimippe le Hardiu se considéra comme le Suzerrain de l’Abbé de Lagrasse. Ce dernier par exception pour Montlaur, était vassal de Roi de France et il lui fit hommage et serment de fidélité.
Dès que l’Abbé de Lagrasse, par son achat à Simon de Melun, devint Seigneur direct et immédiat de Montlaur, il chercha à renouer avec l’ancienne famille seigneuriale des Montlaur et à la remettre en relief.
En 1292, l’Abbé donna à « fiefnoble » à Pierre de Montlaur, celui-là même qui avait été à la Croisade et à son fils, se disant chirurgien (?) les terres de Montlaur situés à La Prade, à Villalaur, au Pré de Clarou, à Pratmaour, à Lavamas, à Gavart, aux Fontanelles, aux Rosaires, et enfin un jardin à l’Horte de Rigals…
(à suivre)
Jean Claude DESTAGNOL – marald – 09/2005